Quand je lis ça la motte harde meme honte au nez |
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Etre motard ou "motomobiliste" courrier des lecteurs du N° 1469 Avril 2001 lettre de PAUL, Z1R page 69 |
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MA REPONSE ET MES REFLEXIONS: Lettre écrite en Mai 2001 Envoyés par e-mail à moto-journal Lettre expediée en Septembre 2001 |
Bonjour, Je ne lis quasiment pas de livres d'informations sur le monde de la motocyclette, exception faite chez le dentiste, médecin et autres lieux où l'attente est de rigueur. Je suis chauffeur de poids lourds en interim depuis 1983 et c'est dans l'un de ces cabinets que j'ai trouvé le magazine d' Avril 2001. Pour me déplacer j'ai utilisé sur Paris et région parisienne dès 1973 diverses 125, 250, 360; 500 toutes HONDA, en 1985 une 650 Silverwing: (pas de frein et experience neutre sur une année). Depuis 1986 j'utilise une 250 cm3 Honda Custom qui à ce jour totalise 98000 Kms. J'ai 50 ans je passe la moitié de ma vie professionelle soit au volant d'un véhicule à quatre roues de 1 à 40 tonnes et l'autre à aller au travail à moto. Au mois de Décembre j'ai acquis un 400 Burgman (avec lequel depuis la date d'achat j'ai effectué 7000 Kms ) pour partir à toutes heures du jour et de la nuit, sous la pluie ou le verglas, dans la circulation ou non, en bleu de travail ou en costume cravate. Voila posées les conditons d'utilisation de mon véhicule à deux roues. En 1967 à 14 ans avec une 49,9cm3 je faisais ma première balade de Paris en Belgique à Pâques, puis premières transformations à la lime, au papier de verre, à la lame de rasoir. Tout cela doublé par le fer à souder pour installer un allumage multi étincelles sur ma "speciale 49 "orange dont le réservoir tout en rondeurs rentrées obligeait à s'arrêter souvent pour le remplir, ce qui allait bien pendant ces vacances de Pâques car il ne faisait pas chaud cette année là, surtout quand l'aiguille du compteur dépassait le fatidique et miraculeux : 100 (au retours seulement!!!). Ensuite j'allais au travail en plein hiver faire le pompiste sur la Nle 20 après Arpajon (91) avec une Flandria 49,9 vitesses à pied et fourche à balancier type BMW de l'époque. Je me pose LA question maintenant : avais-je une âme de motard lorsque je voyais le givre se former sur l'antenne de radio fixée sur la fourche avant?
Ai-je une âme de motard ou pas lorsqu'avec ma camionnette un jour de pluie je stoppe puis transporte une moto en panne et son propriétaire jusqu'au garage? Faut-il acheter un engin tout chrome ou tout alu pour être motard ? Il me semble que oui puisque seul sont nés motards (d'aprés Paul Z1R) les hommes ou les femmes qui aiment bricoler qui ont acquis les connaissances nécéssaires à la transformation d'un cadre ou d'un moteur. J'adore le parapente je ne l'ai pas inventé, les règlages sont si précis que ma vie en dépend. Dois-je pour avoir la mentalité parapentiste (et est-ce vrai?) trifouiller dans mes suspentes ou sortir avec un vent trop fort ou un jour de pluie ? N'est-il pas plus important que je connaisse la météorologie, l'aérologie ? Foin de ces disgressions, être sur un engin à deux roues avec un moteur, roulant aux vitesses autorisées sur route, autoroutes et surtout en ville, surveillant ses arrières comme préssentant ce qui va se dérouler devant le guidon, tête en ébullition ou pieds gelés, grevé par les tva diverses, ayant emmené une moto à cent mille kms, devoir pour le travail être en costume et me déplacer rapidement, me faut il porter une combinaison les jours de pluie et surtout posseder un engin dont le moteur se fait entendre et les pots se faire voir pour ressembler à un motard? J 'ai acheté le 400 burgman SUZUKI parce que: 1°) je n'ai pas de chrome à polir et le lavage n'est plus une corvée 2°) je n'ai plus de chaine à retendre ou de kit à changer 3°) parce qu'a toute heure du jour ou de la nuit je dois pouvoir partir sans faire un steap-tease à l'envers et un vrai à l'arrivée (c'est vrai seulement les jours de pluie, ok) 4°) parce que j'ai un carénage qui est censé agrémenter mon confort et me permettre d'arriver avec un col vraiment blanc à mon travail 5°) parce que je ne passe plus de vitesses et que JE L'AI VOULU AINSI, dieu sait que depuis que j'ai mon permis (70) j'en ai passé à en attraper une tendinite chronique. Il n'y a pas eu beaucoups d'essais de véhicules automatiques. Au fait avez vous remarqué que les plus grands détracteurs des boites de vitesses automatiques n'ont JAMAIS utilisé de véhicule automatique. Paroles entendues : "J'aime pas c'est pas terrible (pour pépé...dégénéré.....gonsesse, je veux etre maitre de ma conduite etc...) 6°) parce que la femme qui partage ma selle sur la 250 depuis 15 ans ne veut pas d'un "monstre" tel que la goldwing et d'autres belles routières du haut du pavé et qui me le fait savoir en me disant: "c'est trop gros, on dirait presqu'un voiture, de plus j'en ai vu avec des remorques et c'est si lourd qu'on a même installé la marche arrière!". Au fait, est-on motard quand on roule avec un engin pareille? (je pense que oui, même si on ne met pas la main dans l'hydraulique, dans le pneumatique ou dans l'éléctronique, car on peut aimer rouler sur deux roues, profiter d'un maximum de confort et ne pas connaitre ces disciplines). Dans toute cette affaire qui m'a quand même touché au point que je vous fais parvenir cette email, c'est que lorsque je sors ma 250 CMC (custom) le dimanche pour ne pas la laisser pourrir - car on ne peut passer 15 ans de sa vie sur la même moto sans avoir du respect et un certain sentimentalisme - il me faut un certain temps pour m'habituer à lever la main en réponse au signe qui me fait savoir que je fais partie de la grande famille des motards, tellement je suis habitué à être orphelin le reste de la semaine et à me retrouver comme un idiot le bras levé en croisant quelques motards qui parce que EUX sont des vrais et des purs ne s'abaissent pas à s'elever ( et la main ) . |
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Je ne sais pas si je suis un vrai motard mais, j'espère un de ces jours pouvoir acquérir un triporteur de mon enfance, le type même que mon père utilisait pour nous emmener le dimanche à la pêche. Et s'il me faut pour cela mettre les mains dans le cambouis j'aurai beaucoup de joie à me souvenir de l'homme qui faisait en 1958 Paris Rennes entre autre au mois de février en triporteur le paquet de journaux sous la canadienne pour nous voir un week end . cette lettre est une reflexion que j'ai eu à la lecture de Z1R, vous pouvez en disposer comme bon vous semble sauf en dénaturer le sens primitif en cas ou vous faites des coupes et que vous l'utilisiez dans votre magazine. De toute façon je ne le saurai pas : je ne lis pas de journaux sur la moto car je n'ai pas d'atomes crochus avec la vitesse, la compétition. Je suis sur ma selle quasiment tous les jours, je suis bien et cela me suffit. Le racisme est le refus de l'autre parce qu'il est : Et il y a les bons qui ne doutent pas de leurs qualités ....Qu'on vienne pas me faire ch..r Transposons : le racisme est le refus de l'autre parce qu'il n'est pas de la même cylindrée, il a du plastique, il dépense son argent chez le mécano parce qu'il n'est pas capable de le faire lui-même. le racisme c'est : je suis sur SUZ..... parce que HON...... ça a pas la pêche bien que CAG...ça vaut le coup plus que HAR......quand à DUCA faut pas croire mais..... le racisme c'est : je suis motard reconnu comme tel et si je prends un scoot je perdrai mon statut dans la grande famille et j'ai peur que mon image de mec demerdard, courageux hors de la norme automobile soit ternie. Et ceux qui ne savent pas ce que je sais sont des c.... re apparté : je retrouve cela dans le monde de l'aviation, dans celui de la route ou de l'informatique. à votre disposition, santé, plaisirs et bonnes balades, PS : cette lettre écrite au début Mai , je l'ai relue en Septembre après être ressorti du centre de réeducation le 17 Aout à la suite d'un accident de la route le 25 Mai (dont je ne suis pas responsable) et qui m'a laissé + de quinze jours dans le coma, des sequelles et un 400 BURGMAN à la casse, Je n'y ai rien changé (sinon quelques précisions dûes au temps passé). Bernard POUSSIN 93300 Aubervilliers
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Réactualisée le 2 Décembre 2017 |